Mosquée al-Harâm de La Mecque

Chaque année, durant les mois du Hajj, chawwal, Dhoul Qui’da et Dhoul Hijja, plusieurs millions d’âmes répondent à l’appel de leur Seigneur. Il les a invités à visiter Sa Mosquée Sacrée, premier édifice dédié au monothéisme à l’intention de l’humanité. Il a chargé Abraham, paix sur lui, de transmettre cette invitation céleste « Appelle les hommes au Hajj (le pèlerinage) : ils viendront vers toi à pied, ou à dos de monture amaigrie, par les chemins les plus éloignés » (Hajj – 27). Allah exalté a défini les termes de cette invitation : le lieu, le moment. Des points de passage même ont été déterminés selon la provenance des invités :

  • Dhû Al-Houlayfah pour ceux arrivant du côté de Médine,
  • Al-Djuhfah pour ceux du côté de la Syrie, l’Egypte ou le Maghreb,
  • Dhâtu ‘irq pour ceux du côté de l’Iraq,
  • Qarn Al-Manâzil pour ceux de Najd ou Taïf,
  • Yalamlam pour ceux du Yemen ou du Sud.

C’est ainsi, porté par sa foi et en écho à cette invitation divine, que le musulman entreprend le hajj, ce voyage vers la terre sacrée de la Mecque. Chacun prépare assurément ce périple matériellement et emporte avec lui ses effets personnels. Mais c’est dans le cœur que réside l’essentiel. Le Coran incite « Et prenez vos provisions; mais vraiment la meilleur provision est la piété. » (La vache – 197). Cela nous éclaire sur la nature principale de ce voyage qui est avant tout une quête spirituelle, un voyage des cœurs vers Allah et c’est ce qui lui donne son sens et sa substance. Un poète arabe disait : celui qui ne revêt pas les vêtements de la piété, demeure dénudé même s’il est habillé. Si la richesse intérieure parvient aisément à faire oublier les apparences, les apparences sont bien en peine de dissimuler le vide qui habite les cœurs.

Bien avant de se diriger vers le territoire sacré (Haram) à la Mecque, aux points de passage cités plus haut, le musulman se purifie et se débarrasse de ses vêtements habituels, symboles de son origine et sa condition. Devant Allah, aucune distinction d’apparence n’est mise en avant, tous se présentent dans la plus stricte égalité et humilité, riches et pauvres, gouverneurs et gouvernés, vieux et jeunes. Les apparences s’estompent face à la piété des cœurs. Le musulman revêt alors deux simples pièces de tissus dont la seule fonction est de couvrir sa nudité. Il renonce aux attraits du confort et à la satisfaction de ses désirs physiques et matériels. Dès son entrée en état de sacralité, il lui est interdit de porter des vêtements cousus, de se parfumer, de se couper les cheveux ou les ongles, de tisser des liens de mariage, de satisfaire des désirs charnels, de se couvrir directement la tête, de chasser. L’attachement à ce monde se réduit, laissant place à des considérations plus spirituelles.

Le long du trajet vers la Mecque, il répète la formule de la talbiya (labayk Allahoumma labayk) affirmant son engagement à l’adoration exclusive d’Allah, sans associé. Le terme « labayk » d’ailleurs est à la forme duelle (deux) pour insister et souligner que l’adoration se manifeste une fois après l’autre, dans la continuité. Autant de préparatifs dans l’attitude, les actes et les paroles afin de pénétrer en territoire sacré, en ce lieu de révélation divine, avoir ce privilège d’entrer dans la Mosquée Sacrée et marcher sur les pas des prophètes, des compagnons, des illustres personnalités et des millions de musulmans à travers les siècles. C’est aussi reproduire sur Terre à l’échelle humaine ce que réalisent sans cesse les anges dans le ciel, dans une harmonie parfaite.

Ce privilège offert au fidèle venu de terres lointaines vers le territoire sacré est précieux. Il est un honneur accordé au musulman de faire partie des heureux élus du Tout Miséricordieux, d’effectuer ce mouvement autour de la Kaaba honorée, de se prosterner, de marcher sur les pas de Hajar, paix sur elle, entre Safa et Marwa, et boire à la source dont elle a abreuvé son fils Ismaïl, paix sur lui. Il est d’usage que l’invité soit comblé par son hôte, particulièrement lorsque cet hôte est grand et majestueux. L’humilité, le recueillement, les invocations, les efforts consentis, la proclamation de l’unicité d’Allah, de Ses louanges, de Sa souveraineté sont le préalable pour accéder à Ses faveurs et bénéficier de Sa grâce.

Sofyan Atthawri a dit : « Je suis arrivé à La Mecque et voilà que je trouve Ja’far ibn Muhammad qui s’était installé à Al-Abtah, alors je lui ai demandé : pourquoi le lieu de stationnement (à ‘Arafa) a-t-il été fixé au-delà du Haram (territoire sacré), et pourquoi n’a-t-il pas été placé à Al-Mach’ar Al-Haram (à Muzdalifah en territoire sacré) ? Il a répondu : « La Kaaba est la maison d’Allah, le Haram est son voile, et le lieu de stationnement est sa porte. Lorsqu’ils (les fidèles) se sont dirigés vers Lui, il les a arrêtés à la porte pour qu’ils L’implorent. Lorsqu’il leur a permis d’entrer, il les a rapprochés de la deuxième porte, qui est Muzdalifah. Lorsqu’il a vu l’ampleur de leurs supplications et l’intensité de leurs efforts, il a eu pitié d’eux. Lorsqu’il a eu pitié d’eux, il leur a ordonné d’approcher leurs offrandes (sacrifices). Lorsqu’ils ont approché leurs offrandes, ont quitté leur état de sacralité, et se sont purifiés de leurs péchés, il leur a ordonné de visiter Sa maison.”
Il lui a demandé : Pourquoi le jeûne est-il déconseillé pendant les jours de Tachriq (les 3 jours succédant à la fête du sacrifice) ? Il a répondu : “parce qu’ils sont les invités d’Allah, et il n’est pas requis pour l’invité de jeûner chez son hôte. »

Nous implorons Allah le Clément, le Tout Miséricordieux de nous permettre de comprendre l’importance du Hajj et sa beauté, de nous faire l’honneur de nous rendre en terre sacrée à de multiples reprises, de nous combler de ses faveurs et nous accorder Sa grâce et Ses bénédictions, pour nous-même, nos proches et nos frères et sœurs. Aussi nous invoquons Allah exalté de faire preuve de miséricorde envers nos frères et sœurs palestiniens, d’élever leurs défunts au rang des prophètes, des martyrs et des vertueux, de soulager leurs souffrances et de leur apporter sécurité et bien-être, ainsi que tous les musulmans du monde.

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Le prophète Muhammad ﷺ a dit :

«Allah a dit : Dépense ô fils de Adam et Je dépenserai pour toi»

Rapporté par Boukhari et Mouslim

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